vendredi 11 décembre 2009

La Polution sonore religieuse rend-t-elle service à l'Islam?

Ce dimanche 06 décembre 2009, de retour de Touba, je tombe vers 23:00 sur des jeunes en pleine séances de Zikr/Thiant avec haut-parleurs au quartier Lansar à Guédiawaye.

Ma première réflexion a été de me demander si ces jeunes devaient travailler le lendemain. Et est ce qu'ils étaient conscients que d'autres gens dans le voisinage devaient aller, qui au bureau, qui au marché, qui vers différents lieux de travail qui nécessitait le réveil très tôt.

Ceci me donne l'occasion de réfléchir sur l'impact des chants religieux, zikrs et autres thiants sur la vulgarisation de l'Islam en général et le Mouridisme en particulier.

Il est vrai que les dahiras ont toujours joué un rôle très important sur le dynamisme des communautés islamiques au Sénégal et ont su forger la fraternité entre les ethnies, castes etc...
Si aujourd'hui le Sénégal ne connaît pratiquement pas les affres des conflits ethniques que connaissent beaucoup de pays africains, c'est en grande partie grâce aux communautés islamiques regroupées en dahiras et autres associations religieuses où se retrouvent toutes les ethnies, castes etc... dans une belle fraternité.

Les dahiras continuent de jouer cet important rôle de cohésion nationale, d'animation cultuelle et culturelle et d'enseignement islamique.

Mais est ce que certains dahiras rendent-ils service à l'Islam en barrant la route dans certains quartiers pour des séances de chants religieux, zikrs ou thiants avec haut-parleurs et autre pollution sonore? Surtout si ces évènements ont lieu la veille de jours ouvrables et tard dans la nuit.

Supposons qu'un non musulman qui était sur le point de s'intéresser à l'Islam ou qui serait même sur le point de se convertir à l'Islam se voit empêché de dormir un dimanche par des chants religieux islamiques à côté de chez lui, alors qu'il doit impérativement se lever très tôt pour aller au travail. Est-ce que ces chants ne le rendraient hostile à l'Islam?

Imaginons un musulman non mouride subissant le même sort à cause de chants mourides d'un thiant. Est-ce que cela ne développerait-il pas chez lui un sentiment d'anti-mouridisme primaire? Au point de rejeter tout ce qui touche de près ou de loin au mouridisme? Alors que tout musulman normal, dans des circonstances normales ne peut avoir que sympathie pour le Mouridisme.

Pourquoi avoir besoin de mettre des haut-parleurs pour de petites réunions de dahiras de quartiers?

Pourquoi ne pas désormais, utiliser les terrasses des mosquées pour construire des salles de conférence bien insonorisées pour accueillir les réunions de dahiras, les conférences islamiques et tous autres évènements islamiques?
Cela aurait le triple avantages de permettre aux mosquées de louer ces salles et de générer des ressources qui leurs permettraient de bien s'occuper d'oeuvres sociales etc...

Le deuxième avantage c'est d'éviter qu'on en arrive à barrer la route pour mettre des tentes pour des chants religieux, des zikrs et autres thiants. Dans une ville comme Dakar où toute rue barrée crée de grandes difficultés sur la circulation etc...On devrait en arriver à ne plus occuper la voie publique pour quelques évènements que ce soit. Les autorités ont aussi leur part à jouer pour permettre que dans tous les quartiers, qu'il y'ait des salles pour les réunions politiques, culturelles et autres cérémonies familiales.

Le troisième et dernier avantage qu'on peut noter dans l'utilisation des terrasses des mosquées en salles de conférences, est d'éviter toutes pollutions sonores (chants, zikrs, thiants...) qui rendent parfois un très mauvais à l'Islam.
En tout cas j'invite à la réflexion sur tous les points évoqués dans cette opinion.

4 commentaires:

  1. Cette idée est excellente et je la partage entièrement.

    Parfois, on a l'impression que nous ne comprenons pas trop comment servir notre religion.

    L’une des manières de le faire, à mon avis, c'est de la rendre attrayante par son caractère tolérant et non tapageur, attirant et non répulsif. Le jihad a été historiquement une réponse et non une provocation. Aujourd'hui le jihad nafs qui doit être de mise, passe par notre capacité à accepter d’agir et d'être de manière à ce qu l'autre ne soit pas notre victime. Ce n’est que comme cela que nous cesserons à notre tour d’être victime comme nous le sommes aujourd’hui. Des autres mais aussi de nous-mêmes.

    Par Serigne Khadim DIOP TOUBA

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  2. MERCI DE VOULOIR TENIR LE TAUREAU PAR LES CORNES.
    VOUS ABORDER UN VRAI PROBLEME DE SOCIETE QUE BEAUCOUP DE TALIBES OCULTE AU NOM DE JE NE SAIS QUOI MAIS PAS POUR LA BONNE CAUSE DU MOURIDISME EN PARTICULIER ET DE L ISLAM EN GENERAL.
    LES TALIBES DOIVENT REVENIR FONDAMENTALEMENT A L ENSEIGNEMENT DE SERIGNE TOUBA ET ARRETER CERTAINES PRATIQUES QUI SONT INQUALIFIABLES DANS L ISLAM ORIGINELLE.LA PHILOSOPHIE DU MOURIDISME TELLE QUE DEFINIE PAR CHEIKH AHMADOU BAMBA SUFFIT A TOUT UN CHACUN DE NOUS POUR BATIR UNE VIE SAINE ET D ESPERER LE PARADIS COMME RECOMPENSE SUBLIME:
    -kou beug terranga adouna dangaye nango legey;
    -kou beugueu dougou aldiana dangaye diamou yala.
    CHERS(ES) FRERES ET SOEURES MUSULMANS /TALIBES ; ARRETONS LES PRATIQUES SUPERFLUES ET LES MICRO-MAGAL QUI QUI NE CORRESPONDENT ABSOLUMENT A RIEN A L HERITAGE DU CHEIKHOUMOURABI CHEIKHOUNA CHEIKH AHMADOU BAMBA.
    VIVE LE TRAVAIL BIEN FAIT
    VIVE LA DISCIPLINE RELIGIEUSE ISLAMIQUE.
    CHEIKH NDIAYE

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  3. Ha Serigne bi,
    Toute personne responsable quelque soit son obédience partage votre vision.

    Abdoulaye DIENG

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  4. Assalamou Aleïkoum mbok yi.

    Serigne bi vos propositions sont très pertinentes.
    Votre analyse est juste et sérieuse. Je crois que par les temps qui courent, de telles reflexions sont les bienvenues.
    En effet, aujourd'hui l'Islam est attaqué de tous parts car il constitue la seule alternative crédible pour toute personne réflêchie et en quête de spirutualité condition siné qua non d'une vie saine et équilibrée.
    Dès lors, certains comportements sont plus que nuisibles à notre religion.
    En plus vous avez trouvé là un excellent moyen pour financer les mosquées qui on le sait, souffrent d'un manque criard de moyens financiers.

    Excellent.

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