samedi 5 décembre 2009

Les Mosquées ne doivent plus se limiter à être des lieux pour la Prière.

Appel à la création de comtés d’œuvres sociales dans les Mosquées.

Ce 04 décembre 2009 j’ai diriger la prière « Jumah » du vendredi. Juste après la prière quelqu’un s’est levé pour dire qu’il était pauvre et sollicitait l’assistance de ses frères musulmans. Après lui ,un autre s’est levé en montrant une machine qu’il portait pour signifier qu’il souffrait de la maladie de la prostate. Sa maladie nécessiterait une opération pour le 17 décembre et devait lui coûter 250 000 Fcfa qu’il n’avait absolument pas. Il déclara « Tout mon espoir repose sur Dieu et sur vous ». Quelques personnes de ceux qui étaient présents leurs donnèrent quelques pièces d’argent et s’était tout.

Il m’est alors venu l’idée d’une réflexion sur le rôle et la place des mosquées dans la société sénégalaise.
Je sais que pratiquement toutes les églises disposent d’œuvres sociales qui s’occupent de collecter les dons de leurs fidèles, les subventions d’entreprises et toutes autres activités génératrices de ressources. Ainsi tout le monde connaît la vigueur des écoles privées catholiques, les actions en matière de santé (les Keur sœurs).

Alors si les chrétiens qui ne représentent que près de 5% de la population sénégalaise peuvent réaliser tout cela, pourquoi les 95% de musulmans ne parviennent pas à en faire autant ou mieux ? Pourquoi les nécessiteux qui sollicitent les mosquées ne reçoivent en général que des sommes dérisoires, en tout cas reçoivent rarement une assistance consistante et qui leur permettrait de sortir de leur condition ? Pourquoi dans la plupart des mosquées on ne trouve ni écoles islamiques modernes, ni bibliothèques ouvertes au publique ?

Trois réponses me viennent à l’idée.

Premièrement, le manque d’organisation des musulmans. Nous sommes beaucoup plus nombreux, et même si nous n’étions pas très riches, si tout le monde participait, même modiquement aux œuvres sociales des mosquées, le résultat serait substantiel.

Deuxièmement, beaucoup de musulmans, du fait que certains qui se disent nécessiteux ne le sont pas en réalité, ou utilisent des techniques mensongères pour soutirer de l’argent aux gens, hésitent désormais à donner.

Troisièmement, la gestion des ressources de certaines mosquées pose parfois un problème de transparence.

Le rôle d’une mosquée ne doit pas uniquement se limiter à accueillir les fidèles pour les prières canoniques, la célébration de mariages ou les prières mortuaires. Mais les mosquées devraient mieux s’organiser en mettant par exemple en place un comité d’œuvres sociales dont la composition doit inclure des jeunes et des femmes qui doivent être des acteurs importants dans les mosquées. Des objectifs clairs et atteignables devraient être définis et les moyens de les atteindre identifiés. Une bonne politique de communication mise en place.

Les objectifs des comités d’œuvres sociales devraient inclure l’assistance bien organisée aux nécessiteux avec des critères bien définis. La gestion d’écoles islamiques modernes, de bibliothèques islamiques et même des infirmeries. Et pourquoi pas faire des petits prêts aux jeunes qui disposent d'un métier (menuisiers, tailleurs etc...) et qui ont du mal à s'installer à leur compte.

Les ressources pourraient provenir d'achat de tickets de contribution de 50/100 Fcfa des musulmans qui participent à la priere de vendredi des mosquées. Pour une mosquée avec 1000 personnes qui acheteraient un ticket, les sommes collectées seraient de 50 000/100 000 Fcfa par semaine.
Les dons volontaires et la Zakat légale devraient également constituer une bonne source de revenues pour les oeuvres sociales des mosquées.
Les contribution des sociétés et entreprises devraient être sollicités étant donné que ces dons seraient déductibles de leurs impôts.
Les institutions de l'Etat devront être poussées à faire des subventions aux mosquées qui répondraient à certains critères, car le rôle de régulation sociale qu'elles jouent est indéniable.

Le défit que les comités d'oeuvres sociales des mosquées auront à relever est le défit de la bonne gestion et de la transparence. S'assurer que les contributions et dons sont bien affectés aux nécessiteux et projets d'interêt général. C'est pourquoi la tenue d'une comptabilité et la publication d'un bilan annuel devrait être de rigueur.

Pour réussir, un comité d'oeuvres sociales devrait avoir une bonne politique de communication avec la confection de dépliants, affiches et site web afin de bien expliquer les objectifs et les réalisations.

Ces idées ne devraient pas rester à l'état d'idée. C'est pourquoi pour essayer de les mettre en oeuvre, je compte créer un comité d'oeuvres sociales au niveau de la mosquée AL-ABRAR sis à Keur Serigne Moustapha Bassirou à Golf Nord Guédiawaye. Je compte sur l'aide de tous les musulmans pour réussir.

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